Solitude - Mort - Espérance.
Nous avons entendu l'ample récit de la Passion. Il y a deux versants dans ce texte : la lumière et l’obscurité, la gloire et la croix. L’un
et l’autre sont intimement liés. Au cri d’abandon “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ?” correspond ces
autres paroles prononcées par le Christ bien avant la crucifixion, comme une
annonce : “Celui qui croit dans le Père
qui m’a envoyé a la vie éternelle, il est passé de la mort à la vie” (Jn 5,
24) “Si quelqu’un garde ma parole, il ne
verra jamais la mort” (Jn 8, 51). Ces deux versants, ils font partie de
notre existence. Avant nous, le Christ les a vécu, aujourd’hui, il les vit avec
nous.
En 1662, durant le carême et devant le jeune roi Louis XIV et sa Cour
asphyxiée de plaisirs éphémères, Bossuet proclamait ceci : “Chrétiens,
Jésus va mourir : il baisse la tête, ses yeux se fixent ; il passe, il expire.
C’en est fait, il a rendu l’âme. Sommes nous morts avec lui ? Sommes nous morts
au péché ? Allons nous commencer une vie nouvelle ? Qui me donnera chrétiens,
que je puisse imprimer cela en vos cœurs ? Que si mes paroles n’en sont pas
capables, arrêtez les yeux sur Jésus (...) Je ne vous demande pas pour cela que
vous contempliez quelque peinture excellente de Jésus crucifié. J’ai une autre
peinture à vous proposer, peinture vivante et parlante (...) Ce sont les
pauvres mes frères dans lesquels je vous exhorte de contempler aujourd’hui la Passion
de Jésus. (...) Jésus souffre dans les pauvres, il languit, il meurt de faim
dans une infinité de pauvres familles. (...) On ne songe qu’à vivre à son aise
sans penser à l’amertume et au désespoir où sont abîmés tant de chrétiens !
Voilà donc Jésus délaissé.” (Sermon sur la Passion, Carême du Louvre).
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