lundi 30 mai 2016

Sortir des ombres...

J’étais parti pour revoir un de ces films « qui bougent » qui font passer une bonne soirée à peu de frais. Et puis au détour des boitiers de DVD, j’aperçois « l’Armée des ombres » d’après le magnifique roman de Joseph Kessel.
Soit, c’est parti pour une époque sombre avec des étoiles dans la ténèbre. Je revois avec bonheur ces personnages héros de la loyauté ordinaire, le visage angélique de la trahison aussi. Une certaine idée de la France…


Mathilde, le Bison, Le Masque, Félix, le Marquis de la Ferté Talloire… des visages et des actes. Je me souviens de l’enfant que j’étais et qui regardait un peu héberlué ces gens se battre pour un idéal, leur patrie, leurs idées. Le sens profond de l’existence était là je le sentais bien. Tant de films sur la résistance m'ont donné à contempler le visage de la fidélité secrète et de la grandeur d'âme. 
L’autre force du film vient sans doute des comédiens. On le sait, Melville avait souvent des rapports conflictuels avec ceux-ci. Par exemple, il n’adressait plus la parole à Lino Ventura, et les deux hommes communiquaient seulement par assistants interposés, le réalisateur faisant tout pour agacer son interprète principal. Méthode contestable sans doute, pourtant le résultat est là : Lino Ventura n’a jamais été aussi bon que dans L’Armée des ombres, où il est stupéfiant de colère rentrée. On pourrait en dire tout autant de la performance de Paul Meurisse, impeccable en statue du commandeur, transposition évidente - entre autres - de Jean Moulin.
L'instituteur catholique et l'électricien communiste, symboles d'une unité nationale recomposée invite à méditer les sources de nos actions politiques au service de la Cité. L’Armée des ombres n’a rien d’une œuvre militante : aucun parti ni section n’est cité, le seul communiste déclaré est le jeune électricien pour lequel Gerbier se prend d’affection, tout en le qualifiant d’« enfant perdu ». Les soldats de L’Armée des ombres obéissent à des codes indicibles et immuables, ils n’agissent pas par idéologie mais parce qu’ils doivent le faire. 
Parce qu'il doivent le faire... 
Ce n'est pas la Ste Jeanne d'Arc aujourd'hui ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En tant que catholique pratiquant suis-je entré en résistance en ce début de XXIème siècle ? Suis-je un de ces derniers résistants face au rouleau compresseur de la laïcité et aux bruits et aux princes de ce monde ? Catholique, à la recherche de son enfant de lumière, espérant l'esprit sain, suis-je devenu un membre de l'armée des ombres au service des pauvres et de mon prochain ?